Quelles sont les origines de la domotique ?

 Le terme domotique est constitué :

  • Du préfixe « domo » (du latin « domus », la maison) ;
  • Du suffixe « tique » (signifiant « science de »).

Sur le plan étymologique, la domotique est la « science de la maison ». Au fil de l’histoire, il n’y a pas eu une seule domotique, mais plusieurs. Le terme a évolué suivant les évolutions technologiques, les modes, les besoins. Les premières applications de la domotique sont apparues au milieu des années 1970, avec les défis énergétiques posés par les chocs pétroliers. Ces crises marquent le développement de l’électronique pour les bâtiments.

Il devient alors possible d’automatiser des tâches à la maison, effectuées auparavant par un humain. Au début, la sécurité et l’éclairage représentaient l’essentiel des services domotiques. Au fil du temps, de nouveaux objets sont mis en réseau, à l’image des thermostats et des alarmes.

La domotique se démocratise dans les années 1990 et 2000 avec :

  • L’arrivée de l’ordinateur et des technologies de communication dans les foyers ;
  • Le déploiement d’Internet, permettant aux ordinateurs de communiquer entre eux ;
  • L’augmentation du coût de l’énergie, à la suite des deux chocs pétroliers successifs. De nouvelles normes obligent les constructeurs à mieux isoler les bâtiments afin de réduire l’utilisation du chauffage. Dans ce contexte, la domotique est utilisée pour surveiller et gérer cette énergie ;
  • Le développement des technologies sans fil ;
  • La miniaturisation des composants électroniques ;
  • L’avènement des smartphones, tablettes, télévisions connectées ;
  • L’apparition des premiers objets connectés et de l’Internet of Things (IoT), aussi appelé Internet des objets.

En 2023, le marché de la domotique fait face à 2 principales menaces :

  • Les pressions sur le pouvoir d'achat, poussant les ménages à faire des arbitrages. Ces derniers sont préjudiciables aux matériels connectés ;
  • Le retournement du marché de l'immobilier résidentiel, dans le neuf comme l'ancien. Il fait chuter la demande en solutions domotiques. En parallèle, les domoticiens voient leurs coûts augmenter.

Quels sont les domaines d’application de la domotique ?

La domotique possède 4 principaux domaines d’application.
 

Économiser l’énergie

La domotique optimise la consommation d’énergie grâce à une gestion intelligente du chauffage, de l’éclairage, etc. Elle aide les utilisateurs à anticiper leurs besoins dans l’objectif d’éviter tout gaspillage. Les données comme les arrivées, sorties, le temps passé dans les pièces sont enregistrées, puis envoyées au système de chauffage. Il adapte ensuite automatiquement la température selon les scenarii programmés.
 

Vivre dans un environnement confortable

La domotique facilite la vie au quotidien. Le confort peut être modulé selon les envies et les besoins de chacun. Il est possible de programmer certaines actions comme la préparation du café à la même heure tous les matins, ou encore la fermeture automatique des volets, en fonction de la luminosité.
 

Être en sécurité chez soi

Détecteurs de fumée, de fuite, de coupure, capteurs de mouvement, alarmes anticambriolage… Les équipements domotiques renforcent la sécurité des logements et de leurs habitants. Elle rend possible la surveillance, mais aussi la capacité d’agir à distance. Par exemple, en bloquant ou libérant les serrures des ouvrants.
 

Conserver son indépendance

La domotique est utilisée pour suivre l’état de santé des personnes fragiles, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Les capteurs remontent des données (rythme cardiaque, température, etc.) et alertent les organismes compétences en cas de besoin : proches, services d’urgence, etc. À titre d’illustration, un pilulier intelligent émet un signal (sonore et visuel) pour rappeler le moment de la prise de médicaments.

Quels sont les principaux enjeux de la domotique ?

La domotique répond à plusieurs enjeux :

  • Préserver les ressources naturelles ;
  • Réduire les factures d’énergie. Au 1er février 2023, le tarif réglementé de vente (TRV)      d’électricité a augmenté de 15 %;
  • Faire face au vieillissement de la population. Dans les 10 prochaines années, le nombre de    Français âgés de 75 à 84 ans va bondir de 50 %;
  • Améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, sans perte de confort ;
  • Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ;
  • Limiter le nombre d’effractions. En 2022, 211 400 cambriolages ou tentatives de cambriolages de logements ont été enregistrés, soit 5,8 infractions pour 1 000 logements.
     

Comment fonctionne une installation domotique ?

La domotique repose sur la mise en place de réseaux reliant les équipements (électroménager, hifi, équipement domotique, etc.) entre eux. Le but étant de centraliser les commandes. Pour ce faire, chaque objet est connecté avec d’autres via un appairage. Cet appairage est, par exemple, utilisé pour dire à un interrupteur quel groupe d’ampoules il doit allumer. Il peut se faire directement entre deux appareils, ou par le biais d’un boîtier domotique, servant d’intermédiaire. En étant capables d’interagir, les objets de la maison sont considérés comme « intelligents ».

Les groupes d’appareils sont pilotables via une ou plusieurs applications, disponibles sur des smartphones, tablettes, ordinateurs ou télécommandes. Elles transmettent à distance une demande (augmenter la température, démarrer la télévision, éclairer une pièce, etc.).

La domotique s’appuie sur le concept Machine to Machine (M2M). Grâce à lui, les objets communiquent entre eux sans intervention humaine. Il requiert une connectivité filaire ou une couverture réseau de courte distance (Wi-Fi, RFID ou Bluetooth). Il s’agit d’un système fermé, étant donné que les machines sont reliées entre elles par l’intermédiaire de serveurs, passerelles…

L’IoT est aussi un outil essentiel à la domotique. La communication entre les objets et terminaux connectés, équipés de capteurs, de softwares et d’autres technologies, s’effectue par le biais de ce réseau. L'Internet of Things leur permet de transmettre des données entre eux ou à d’autres systèmes, et d’en recevoir.

 

Quels sont les différents types de produits domotiques ?

Les acteurs du marché de la domotique proposent plusieurs catégories de produits :

  • Alarmes, caméras, contrôle d’accès : caméras extérieures ou intérieures connectées, détecteurs de mouvement, détecteurs d’ouverture, détecteurs de levée de doute, détecteurs de choc ;
  • Gestion du chauffage : thermostats de zone radio, gestionnaires d’énergie, régulateurs pour circuits d’eau chaude, programmateurs, éco-compteurs intelligents ;
  • Mesure des consommations : indicateurs de consommations d’énergies, capteurs de consommations ;
  • Pilotage des ouvrants : serrures connectées, sondes d’ensoleillement, récepteurs radio pour moteur de volet roulant, télécommandes radio, packs motorisation ;
  • Pilotage des éclairages : récepteurs radio, prises connectées, ampoules connectées, télécommandes radio.
     

Quel est le coût moyen d’une solution domotique ?

Une installation domotique complète coûte entre 5 000 et 20 000 €, selon la taille de la maison et les besoins. Le câblage, dont le prix moyen est estimé à 2 000 €, est le poste de dépenses le plus important. Il est suivi de l’installation d’une centrale domotique (jusqu’à 1 500 €), la motorisation d’une porte de garage (entre 200 et 1 500 €) et la caméra de surveillance (entre 100 et 500 €). D’autres équipements sont plus abordables, à l’image des prises connectées (de 10 à 50 €), détecteurs de fumées (de 15 à 50 €) ou encore des alarmes (de 50 à 150 €).

À savoir : La plupart des appareils sont aujourd’hui connectables sans travaux. Cela diminue le coût de l’installation, notamment sur la partie câblage.

Domotique : quelles normes ?

En France, le secteur de la domotique est régi par 2 principales normes :

  • Norme NF C 15-100, sur la conception, la réalisation et l’entretien des installations électriques en basse tension ;
  • Norme NF C 16-600 – « État des installations électriques des parties privatives des locaux à usage d’habitation ».
     

Comment choisir la meilleure solution domotique ?

Dans un premier temps, il convient de dresser une liste de ses besoins : pilotage de l’éclairage, gestion du chauffage, suivi des consommations, gestion de l’arrosage, etc. Ensuite, un choix doit être fait entre protocole fermé ou ouvert. Dans le premier cas, le fabricant est le seul à proposer des équipements compatibles avec le box domotique, aussi appelée Gateway. Par conséquent, les possibilités sont réduites. Dans le second cas, les équipements domotiques sont tous compatibles entre eux, et avec l’ensemble des box.

Une fois ces critères pris en compte, les solutions mises sur le marché par les différents acteurs du marché de la domotique peuvent être comparées.
 

Quel avenir pour la domotique ?

En mai 2022 est sortie Matter, une nouvelle norme de communication visant à simplifier la domotique. Il vient résoudre les problèmes de connectivité entre les équipements, en proposant un langage commun.

Pour associer un objet compatible au réseau, il n’est plus obligatoire de passer par l’application du fabricant. La nouvelle norme détecte de façon automatique les équipements à connecter. Scanner un code QR (en anglais QR code) ou renseigner un code de sécurité suffit pour assurer la liaison. Une fois le réseau mis en place, Matter fonctionne en wifi, sur la bande de fréquence 2,4 GHz (comptant 13 canaux, allant de 2 400 à 2 483,5 MHz). Il s’agit de la plus courante chez les objets connectés.

En 2023, plus de 600 appareils sont déjà certifiés Matter. La Connectivity Standards Alliance (CSA), constituée de Ikea, Amazon, Legrand, SmartThings, etc., prévoit de mettre à jour le standard 2 fois par an.

Les 3 points clés à retenir :

  • En France, la domotique est née dans les années 1970.
  • Les quatre principaux domaines d’application de la domotique sont la sécurité, le confort, les économies d’énergie et la santé.

Le secteur de la domotique se réinvente sous l’impulsion d’innovations, comme la publication du nouveau standard Matter en 2022.