Construction modulaire : c’est quoi ?

La construction modulaire repose sur une structure métallique, bois ou mixte. Réalisée en 2D ou 3D, elle peut être soit préfabriquée (sur mesure), soit industrialisée (produit défini). Ce type de système permet de construire des bâtiments de différents usages : écoles, hôpitaux, commerces, logements, foires, bungalows de chantier, etc. Le tout, dans le secteur public comme privé.

La superficie des constructions modulaires assemblables ou monobloc varie de 5 à plus de 5 000 m². Les personnes morales sont obligées de recourir à un architecte. Par ailleurs, l’obtention d’un permis de construire est nécessaire, sauf exception. Les bâtiments scolaires sont, par exemple, exemptés de cette obligation.

Les éléments modulaires sont réalisés à 80 ou 85 % en atelier. Cette phase inclut, en fonction des besoins :

  • La mise hors d’eau/hors d’air ;
  • Les lots techniques, comme l’électricité, la plomberie, le chauffage, la ventilation, etc. ;
  • Le second œuvre.

Les 15 à 20 % restants sont effectués directement sur le chantier. Au cours de cette deuxième phase, tout est finalisé : assemblage des modules, personnalisation du projet, adaptation aux contraintes du terrain.

Il est possible de superposer les éléments modulaires pour obtenir plusieurs étages. Ils sont fixés entre eux à l’aide de pièces adaptées, comme des boulons, platines, seuils ou couvertines.
 

Quels sont les avantages des constructions modulaires ?

La construction modulaire présente plusieurs atouts clés :

  • Une grande rapidité des processus de fabrication et de mise en place. Une construction modulaire est 50 % plus rapide par rapport à une construction classique. La réception des travaux se déroule généralement de 5 à 6 mois après l’étude du projet. La préfabrication en atelier abaisse considérablement le temps d’installation des modules sur site.
  • Le respect de l’environnement. Les matériaux employés pour construire les éléments modulaires sont recyclables. Les chantiers étant très courts, leur empreinte environnementale est réduite. Sur le site, ils ne génèrent presque pas de déchets ou de pollution.
  • Des solutions provisoires ou permanentes, à l’achat ou à la location. La construction modulaire est adaptée à une durée d’utilisation allant de quelques jours à plusieurs dizaines d’années.
  • La possibilité de faire évoluer le bâtiment, en procédant à une extension, un agrandissement ou une modification de la configuration. En règle générale, les modules sont pensés pour supporter 2 étages supplémentaires, à l’exception des produits sur mesure. Une construction modulaire a l’avantage de pouvoir être démontée, puis déplacée facilement en fonction des besoins. Le tout, en un temps réduit.
  • La personnalisation de l’habillage des façades, couleurs, cloisons, sanitaires, aménagement, accès, chauffage, etc.
  • Un budget 30 % moins élevé comparé à un bâtiment conventionnel.
  • Une construction envisageable sur des terrains enclavés, éloignés ou difficiles d’accès.

Quelles sont les contraintes du modulaire ?

Malgré ses nombreux atouts, la construction modulaire possède certaines limites.

Tout d’abord, son aspect esthétique est souvent pointé du doigt. Suivant les constructeurs, la marge de personnalisation peut être limitée. En effet, ce type de système constructif permet peu d’écart de forme générale dû à la forme parallélépipédique des éléments modulaires.

Les constructions modulaires sont limitées en hauteur intérieure, mais aussi en longueur. Ainsi, elles ne sont pas adaptées aux halls d’accueil ou aux salles de réception avec une grande capacité. De même, il n’est pas intéressant d’un point de vue économique de construire des bâtiments possédant plus de 5 étages.

En outre, le niveau d’affaiblissement acoustique est meilleur avec une construction en béton. Le support de pose étant précis, les fondations des bâtiments doivent être réalisées au millimètre près.

Le transport est un poste de dépenses important. Par exemple, une construction composée de 30 modules à poser à 200 km du lieu de production requiert 15 allers-retours. Au total, cela représente 6 000 km parcourus pour un seul bâtiment étant donné qu’un camion-grue peut transporter seulement 2 modules à la fois.

Le colisage dans les bâtiments modulaires diminue le coût logistique de la construction. Il permet à un camion de transporter 4 ou 5 fois plus de modules en un trajet. La construction modulaire en kit fait encore mieux, en transportant jusqu’à 10 modules standards par camion.

Constructions modulaires : pour quels secteurs ?

La construction modulaire est présente dans de multiples secteurs :

  • BTP : bungalows de chantier, conteneurs d’entreposage, bureaux de chantier, bases de vie ;
  • Évènementiel : sanitaires provisoires, salles d’accueil préfabriquées ;
  • Médical : maisons de santé, laboratoires d’analyses, cabinets médicaux, bureaux de consultation, pharmacies, locaux de formation ;
  • Bureaux : salles de réunion temporaires, bureaux préfabriqués, agrandissements ;
  • Commerces : extensions de points de vente, agences bancaires, magasins ;
  • Éducation : écoles primaires, collèges, lycées, universités ;
  • Collectivités : bâtiments administratifs, mairies ;
  • Habitat : logements collectifs (sociaux ou privés) et individuels groupés. D’ici 2030, le marché de l’habitat modulaire pourrait générer un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros, soit un quart des constructions de nouveaux logements
  • ;
  • Sport : vestiaires, salles de sport, complexes sportifs.

Quels sont les différents composants d’un module ?

Dans une construction modulaire, un module est constitué de divers éléments :

  • Une structure (châssis, poteaux, toiture). Une toiture végétalisée et/ou des panneaux solaires peuvent être installés sur la toiture du bâtiment ;
  • Des panneaux sandwich pour les cloisons périphériques et intérieures. Leur épaisseur varie de 50 à 100 mm, avec une âme en mousse polyuréthanne, laine de roche, etc. ;
  • Un plancher en bois ou en dalles de béton ;
  • Un bac plafond ;
  • Une isolation en laine de verre, laine de roche ou matériaux biosourcés ;
  • Un circuit électrique ;
  • De la plomberie, avec des appareils sanitaires, comme des WC, douches, lavabos, chauffe-eau, etc. ;
  • Des menuiseries (portes en aluminium, fenêtres en PVC) ;
  • Un bardage extérieur : bois, panneaux de particules enduits, panneaux constitués de 2 tôles en aluminium laquées et thermocollées, plaques nervurées en acier galvanisé ou galvanisé prélaqué, panneaux sandwich avec une âme isolante en polyuréthanne.

Quel est le coût au m² d’un bâtiment modulaire ?

Pour une construction modulaire dotée d’une structure métallique, le prix au m² est compris entre 320 et 450 euros. Pour une structure en bois, le coût au m² peut grimper jusqu’à 2 500 euros le m². La main-d’œuvre est généralement facturée 750 euros le m².

Le budget à prévoir peut varier selon plusieurs critères, comme la situation géographique du terrain, les matériaux choisis pour les finitions, les aménagements ou encore le fabricant de bâtiments modulaires.

Construction modulaire : quelles normes et certifications ?

La construction modulaire est soumise aux normes, garanties et certifications suivantes :

  • La garantie décennale des constructeurs. Elle assure la réparation des dommages apparaissant après la réception des travaux ;
  • La réglementation environnementale RE2020 ;
  • L’accessibilité des locaux, pour les établissements recevant du public (ERP) et les bâtiments d’habitation (loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées) ;
  • Les règles de sécurité d’un ERP (respect du règlement de sécurité, dispositifs d’alarme et d’avertissement, moyens de secours contre l’incendie, matériaux de construction et d’aménagement intérieur résistants au feu, etc.) ;
  • La norme NF C15-100 de décembre 2002 : conception, réalisation, vérification, l’entretien des installations électriques alimentées sous une tension inférieure à 1 000 volts, en courant alternatif et 1 500 volts, en courant continu.

Bon à savoir : QB Modulaire est une nouvelle certification visant à accompagner le développement de la construction modulaire. Elle a été mise au point en octobre 2022 par le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), en concertation avec la filière.

Quels sont les critères de choix d’une construction modulaire ?

Différents critères doivent être pris en considération pour bien choisir une construction modulaire :

  • Le budget ;
  • L’emplacement ;
  • Les normes de construction ;
  • Le type de fabrication (bâtiments assemblables ou monobloc) ;
  • Les préférences esthétiques ;
  • La renommée du fabricant. Les principaux fabricants français sont Martin Calais, Cougnaud, Bodard, Portakabin et Algeco.

Quelle est la durée de vie d’un module ?

La durée de vie d’une construction modulaire provisoire, grutée de chantier en chantier, varie de 10 à 15 ans. Celle d’un bâtiment préfabriqué définitif est similaire à une construction traditionnelle, soit 100 ans.

La maintenance préventive (vérifications, contrôles) et la maintenance corrective (réparations) sont capitales pour augmenter sa longévité. Par exemple, la toiture et les gouttières doivent être nettoyées 2 à 3 fois par an. Cela permet de limiter les risques d’infiltration, susceptibles de causer des dégâts des eaux.