La filière du bois est en crise
 

La filière du bois traverse une période de crise déjà depuis 2020. La pandémie a engendré l’arrêt des scieries provoquant par la suite des retards tout au long de la filière. Alors même que les incitations du gouvernement et des collectivités locales ont poussé les consommateurs à s’équiper en poêle à bois, les matières premières se raréfient, entraînant une baisse continue de la production.

Les scieries européennesrencontrent actuellement des problèmes sans précédent pour se procurer du bois dur provenant de forêts régionales et destiné à la transformation locale. Les chaînes d'approvisionnement restent perturbées et contribuent à l’aggravation du problème. En conséquence, le prix du bois a augmenté de 80 % dans certains cas par rapport à l'année précédente. En août 2022, en Allemagne le bois de chauffage, en particulier, était plus cher que jamais : alors qu'un mètre cube coûtait entre 60 et 70 euros l'année dernière, il coûte aujourd'hui pas moins de 100 euros. Parfois même, on trouve des prix allant jusqu'à 200 euros. Ainsi, nos voisins d’Outre-Rhin se tournent vers le marché français où la stère avoisine parfois les 150 euros.

À cela s'ajoute un autre problème : malgré la rareté, le bois continue d'être exporté massivement, principalement vers la Chine. En effet, le pays qui a notamment interdit la récolte de chêne sur son territoire pour 99 ans se fournit principalement en Europe en raison de blocages des États-Unis et de la Russie.  Un chêne sur trois récoltés en France part ainsi en Chine, provoquant un manque d’approvisionnement des scieries locales. Il n'existe aucune restriction significative à l'exportation de matières premières telles que le bois dans l'UE.


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Étude : La production de bois devrait encore diminuer
 

Et les perspectives ne s'améliorent pas, car la Commission européenne a présenté une stratégie en matière de biodiversité qui concerne également les forêts et l'utilisation du bois. Dans une étude de cas réalisée par l'Institut Thünen, l’un des instituts de recherche fédéraux du ministère allemand de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs, les auteurs envisagent le pire scénario d'une baisse de 48 % de la production de bois en 2030. Environ la moitié du déficit devrait être compensée par les importations en provenance de pays non membres de l'UE.   Dans le même temps, toutefois, beaucoup moins de bois scié, de matériaux à base de bois et de pâte à papier seraient alors produits dans l'UE.

Selon l'étude, les actions qui devraient être bonnes pour l'environnement peuvent également avoir l'effet inverse, à savoir lorsque la disponibilité réduite des produits du bois entraîne leur remplacement par des produits tels que le béton, l'acier ou l'aluminium, en raison du fait que leur production est nettement moins bonne empreinte carbone par rapport aux alternatives au bois.  Ainsi, les avantages escomptés pour la biodiversité pourraient provoquer des dommages dans d'autres zones.
 

Pénurie de bois : les alternatives écologiques
 

En raison de la pénurie de matériaux, les alternatives au bois prennent de plus en plus d'importance dans diverses industries. En conséquence, de nombreux utilisateurs finaux et entreprises n'ont plus les moyens d'acheter du parquet en bois pour leurs propriétés, ou les stocks du revêtement de sol souhaité sont épuisés. Les consommateurs se tournent donc de plus en plus vers des alternatives telles que les sols en linoléum : ceux-ci sont composés d'huile de lin et de farine de bois ou de liège ainsi que de divers autres composants d'origine naturelle. Le liège convient également comme matériau de sol durable, car cette substance est obtenue à partir d'écorce des arbres, qui repousse rapidement et ne nécessite pas l'abattage de l'arbre.

Dans le secteur du bâtiment, par exemple, les matériaux à base de polymères peuvent remplacer le bois.   Ils sont plus faciles à travailler que le bois et résistent également à l'humidité. Le bois, le béton, la brique silico-calcaire, le chanvre, le calcaire et l'argile sont également considérés comme des matériaux de construction du futur.

Et pour le chauffage, les briquettes d'écorce d'arbre, produites en tant que déchets lors de la transformation industrielle du bois, constituent un bon exemple d'alternative. Déchiquetées, séchées et pressées sous forme de briquettes d'écorce, elles ont même un avantage par rapport au bois de chauffage bien stocké en raison de leur faible teneur en humidité.