Comment le marché du BTP a-t-il évolué ces dernières années ?

En France, le marché du bâtiment est un secteur d’une importance capitale. Il représente en effet, 7 % des emplois sur le sol français. Selon les chiffres de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), en 2021, le secteur employait 1 245 000 personnes réparties dans 427 000 entreprises pour un chiffre d’affaires de 149 milliards d’euros.

Le logement représente plus de 50 % de la construction avec 88 milliards d’euros et 45 % des logements concernent du neuf.

Le domaine du bâtiment en France n’a pas toujours évolué positivement ces dernières années. Le contexte est particulier puisque le marché a connu une très forte hausse entre les années 2005 et 2009 pour connaître une baisse significative jusqu’en 2016.

Depuis, le marché est assez stable avec une perte de vitesse logique en 2020 avec la pandémie de COVID qui a été rattrapée dès l’année suivante avec une hausse notable, mais sans rattraper les niveaux pré-COVID.

Le BTP a été ébranlé par la crise sanitaire et ses multiples conséquences telles que la pénurie de matériaux. C’est ensuite la guerre en Ukraine qui a eu, et a toujours, un impact sur le secteur.

La situation actuelle et les perspectives pour 2023

La construction est un secteur particulièrement fébrile depuis le COVID en raison des multiples répercussions subies. En 2020, la France est à l’arrêt et le BTP également. On estime une perte de 89 % d’activité cette année-là avec près de 14 % des employés mis au chômage partiel.

En 2021, le marché reprend des couleurs et compense les pertes de 2020. Cependant, les conséquences du COVID commencent à arriver avec une augmentation des prix des matériaux, ainsi qu’une pénurie.

Le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine a ensuite empiré la situation. Entre le début de l’année 2022 et 2023, la hausse des prix serait en moyenne de 27 %. Cette augmentation est généralement répercutée sur le client.

En 2023, le marché du bâtiment en France est incertain et plus d’un quart des entreprises de construction anticipent une baisse générale d’activité pour l’année.
 


Quelles sont les perspectives à long terme du bâtiment ?

Malgré un contexte actuel particulier, la construction a de belles perspectives. Le secteur se développe en même temps que la société et les avancées technologiques.

L’une des tendances principales est l’arrivée des villes intelligentes (Smart Cities) qui devraient prendre de l’ampleur dans les années à venir. Les villes s'équiperaient petit à petit de multiples technologies telles que des éclairages intelligents, des capteurs de circulation, etc.

C’est une évolution logique de la société et elle sera bénéfique pour la construction au sens large puisqu’elle fera l’objet de nombreuses demandes de rénovations. Ce marché devrait évoluer de plus de 20 % d'ici à 2025.

L’une des autres tendances majeures du bâtiment est l’utilisation de constructions modulaires préfabriquées. Ces structures fabriquées hors site devraient connaître une croissance dans un contexte où la recherche de logements abordables évolue et que cette technique de construction fait appel à des technologies en plein essor comme l’impression 3D.

L’intelligence artificielle et la robotisation présentent également des opportunités conséquentes pour la construction qui va pouvoir automatiser ses processus dans les années à venir.

Ces perspectives sont cependant menacées par une pénurie massive de main-d'œuvre en France. En effet, près de 71 % des entreprises déclarent aujourd’hui être en difficulté de recrutement.

Comment faire face à la pénurie de main-d'œuvre ?

Charpentiers, géomètres, couvreurs, et bien d’autres, ces métiers sont en pénurie en France et les postes à pourvoir sont nombreux. Il y a un réel problème actuellement avec près de 30 000 offres d’emploi dans la construction contre 3 millions de chômeurs, et pourtant peu de candidats.

Le secteur a de plus en plus de mal à engager depuis de nombreuses années, et le contexte du COVID n’a pas arrangé les choses. Beaucoup de personnes ont remis en question leur rapport au travail et ne veulent plus se lancer dans des métiers manuels.

Le problème viendrait également de la formation qui est jugée inefficace et des salaires qui ne sont pas attractifs pour les nouvelles générations. Ces deux hypothèses sont celles à exploiter pour améliorer la situation de l’emploi dans le bâtiment.

La formation doit être réorientée vers des stages en entreprise plutôt qu’à l’extérieur pour rendre les étudiants efficaces et aptes au travail à la fin de leur cursus.

Une autre piste est aussi de revaloriser les salaires ainsi que les métiers pour attirer plus de personnes dans ces emplois trop souvent fuis. Il y a un réel travail de communication à faire envers les nouvelles générations pour leur donner envie de se lancer dans une carrière dans le bâtiment et la construction.