La situation actuelle de l’artisanat en France

Assurer la relève du secteur de l’artisanat est un challenge de taille à l’heure où il représente environ 1 million d’entreprises et 3 millions d'emplois dans l’Hexagone. Il compte plus de 250 métiers différents dans les quatre secteurs d’activité que sont le bâtiment, l’alimentation, la production et les services.

En moyenne, 25 % des emplois créés en France sont des artisans et plus de 100 000 postes sont à pourvoir chaque année.

Le réel défi de l’artisanat est d’attirer des jeunes à se former à ces métiers et à se lancer dans une carrière professionnelle d'artisan. Le secteur est victime d’une pénurie alors que de nombreuses entreprises cherchent à recruter et que des régions sont en manque crucial de professionnels.

En fonction des métiers, la plupart dans la construction, de nombreuses sociétés sont surchargées et ne peuvent pas répondre à la demande. 63 % des professionnels affirment avoir déjà dû refuser des contrats par manque d’effectif ou de temps.

Il n’est pas rare que les clients doivent attendre six mois, voire un an pour voir un entrepreneur prendre en charge leur demande.

Malgré ça, l’artisanat n’est pas toujours un choix prisé par les jeunes qui s’orientent difficilement vers ces métiers pour différentes raisons. Entre 2013 et 2016 par exemple, le BTP a vu le nombre d’apprentis chuter de 25 %. En cause, un manque d’attractivité, de filière d’apprentissage et d’image.

Ces dernières années, l’État français a cependant pris le problème au sérieux et mis en place différentes actions pour former plus de jeunes à des métiers dans lesquels le besoin est réel.
 

L’évolution de la création d’entreprise et des départs à la retraite

La pénurie dans l’artisanat ne touche pas que la France. Beaucoup de pays en sont victimes. Depuis la digitalisation et l’expansion d’Internet, les métiers de bureau ont pris une place prépondérante dans le choix de carrières professionnelles.

Il y a cependant deux réalités qui ne collent pas. Le taux de chômage chez les jeunes est élevé. En janvier 2023, ce sont 17,8 % des moins de 25 ans qui sont sans emploi. À côté de ça, la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) estime que les besoins de recrutements actuels dans l’artisanat équivaudraient à 500 000 postes.

Le secteur souffre d’un problème réel de main d'œuvre et beaucoup s’inquiètent de l’avenir. En effet, 21 % des salariés dans l’artisanat ont plus de 51 ans. Des centaines d'entreprises cherchent des repreneurs et ces offres de cession ne font qu’augmenter.

Dans les 10 prochaines années, on estime que 300 000 personnes partiront à la retraite, laissant leur poste vacant, sans parler des 250 000 entreprises qui se créent chaque année.

L’artisanat a donc un avenir à assurer puisque les métiers qu’il comprend sont et seront toujours demandés. L’État français a un intérêt certain à encourager l’emploi dans ces métiers. La plupart ne sont pas délocalisables, permettent la création d’emploi et ainsi la diminution du taux de chômage dans le cas où les postes et les recherches arrivent à se rencontrer.

La France dynamise l’image de l’artisanat pour attirer les jeunes

Depuis plusieurs années, le gouvernement a pris ce défi très au sérieux et s’est lancé dans une quête de dynamisation du secteur de l’artisanat. Le but : attirer des jeunes dans les filières manuelles en améliorant la formation, en modernisant l’image et en aidant les entreprises à employer.

Les tendances sont positives ces dernières années. En 2021, 730 000 contrats d’apprentissage ont été signés alors qu’ils n’étaient que 290 000 en 2016. La dynamique est positive et les jeunes se tournent de nouveau peu à peu vers ces métiers.

L’apprentissage a été mis au centre des préoccupations avec, par exemple, une structure comme la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) et son réseau de 137 centres de formations d’apprentis à travers le pays.

On y retrouve des formations dans tous les secteurs de l’artisanat, avec plus de 250 métiers. Pour se former, les apprentis ont différents choix : CAP, BAC Pro, BTS ou encore BTM.

L’embauche et la formation des apprentis est l’un des sujets privilégiés par Emmanuel Macron et son gouvernement. Il s’est d’ailleurs fixé l’objectif, pour la fin de son quinquennat en 2027, d’atteindre un million d’apprentis par an. Aujourd’hui, c’est environ 176 000 apprentis qui sont formés chaque année.

Il a d’ailleurs récemment mis en place une mesure d’aide à l’embauche de mineurs pour les entreprises. L’aide à l’embauche, initialement de 5000 €, est passée à 6000 € pour favoriser la formation et l’embauche des jeunes.

La digitalisation et la modernisation : le défi des artisans ?

Le manque d'artisans est un problème réel en France où de nombreux métiers sont sous-représentés. Il y a pourtant de réelles opportunités pour les entreprises qui peuvent récupérer de nombreux contrats dans des secteurs en pénurie complète.

Dans la dynamisation du secteur de l’artisanat, l’un des défis des entreprises est la digitalisation. En effet, aujourd’hui près de la moitié des Français font des recherches sur Internet pour trouver des prestataires.

Les entreprises, nouvelles ou non, doivent donc se digitaliser et se mettre aux moyens de communication actuels pour être visibles pour leurs clients. C’est peut-être également une manière de moderniser un secteur et d’attirer les nouvelles générations.