L’Afrique intéresse les entreprises françaises

L’Afrique est en train de devenir une alternative intéressante pour de nombreuses économies à l’échelle internationale. La France n’est pas en reste. Dans l’un des articles de sa série Objectif Afrique, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique présente l’évolution des échanges entre la France et l’Afrique subsaharienne avec un constat : la France importe plus qu’elle n’exporte. Le message central : les imports à partir du continent sont actuellement en augmentation.

Autres chiffres clés relatifs aux imports de cette région :
l Le montant des importations françaises en provenance de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) a atteint 1,4 Md EUR en 2022.

l Les importations françaises ont progressé de 18,6 %, à 1,4 Md EUR, principalement composées de produits agricoles et des industries agro-alimentaires et en provenance à 75 % de Côte d’Ivoire.
l La Côte d’Ivoire est de loin le principal fournisseur de la France (1 Md EUR), à l’origine de 75 % des importations en provenance de l’Union. Cela concerne particulièrement les produits agricoles et les produits des industries agro-alimentaires.
l En 3ème position des importations : les achats d'hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives.

Une chose est sûre, les entreprises françaises souhaitent s’impliquer davantage en Afrique. C’est d’ailleurs ce que constate BearingPoint dans la 6ème édition de son étude annuelle (2015) sur le développement international : « Une Afrique, des Afriques ». Dans cette étude, 800 entreprises françaises ont été interrogées sur les opportunités de business en Afrique.
Grâce à ses ressources inexploitées, l’Afrique constitue sans aucun doute un « Huge Win » d’après l'étude. Les entreprises interrogées estiment que le CA relatif à l’Afrique dans leur activité augmentera de 75 %.
Dans son rapport 2023 sur le développement économique en Afrique, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), confirme à nouveau le potentiel du continent pour l’économie mondiale et en particulier pour ses chaînes d’approvisionnement.

La richesse du continent en minéraux et en métaux comme l’aluminium, le cobalt, le cuivre, le lithium et le manganèse, constitue bien entendu une facteur très attractif pour les secteurs manufacturiers. Par ailleurs, les crises sanitaires, l’instabilité géopolitique et ses conséquences sur la conjoncture obligent les entreprises à se tourner vers de nouvelles sources d’approvisionnement.

C’est ce que semble indiquer le rapport 2023 relatif au Commerce extérieur de la France publié par le Ministère de l’Économie. Bien que le poids des imports d’Afrique ne représente qu’environ 5 % des imports français, les imports depuis le continent africain auraient augmenté de 50,9 % entre 2021 et 2022.

De plus, la France occupe une place de premier rang parmi les investisseurs directs étrangers sur le sol africain. Dans son Rapport 2022 sur l'investissement dans le monde, la CNUCED indique ce qui suit : « Les investisseurs européens restent les premiers détenteurs d’avoirs à l’étranger en Afrique, le Royaume-Uni et la France en tête, avec respectivement 65 et 60 milliards de dollars.»
 

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Les principaux pays importateurs

Les éléments suivants témoignent notamment de la hausse de l’engouement pour les opportunités africaines : le commerce de la France avec le continent africain a atteint un niveau record en 2022. Comme indiqué dans son rapport 2023 du Commerce extérieur de la France, le montant total des imports en provenance d’Afrique a augmenté de 13,1 milliards entre 2021 et 2022. Les acheteurs français ont commandé des produits d’une valeur de 38,9 milliards d’euros en 2022 (à savoir une hausse de 50,9 % par rapport à 2021).
 

Les principaux partenaires d’importation en 2022 étaient :

  • Maroc (6,9 milliards d’euros)
  • Algérie (6,6 milliards d’euros)
  • Tunisie (5,1 milliards d’euros)
  • Nigéria (4,8 milliards d’euros)
  • Libye (2,2 milliards d’euros)

Pour la région subsaharienne et les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), le constat reste le même. En effet, l’année 2022 a été marquée par une augmentation de 9,8 % des échanges entre la France et cette région.
 

Voici quelques chiffres clés :

Côte d’Ivoire (1 Mrd EUR)

  • Niger (143 M EUR)
  • Sénégal (91 M EUR)
  • Togo (48 M EUR)
  • Burkina Faso (29 M EUR)
  • Bénin (17 M EUR)
  • Mali (17 M EUR)

Actuellement, pour la région de l’UEMOA la France importe principalement les produits et ressources suivantes :

  • Produits agricoles (41 %)
  • Produits des industries agro-alimentaires (33 %)
  • Hydrocarbures naturels

La France en recul à l’international

D’après les statistiques du commerce international africain publiées par l’Union africaine en 2020, la France se situe au 3ème rang des principaux importateurs de l’Union africaine après la Chine et les États-Unis.
Mais de manière générale et depuis plus de 10 ans maintenant, la France connaît un fort recul de ses parts de marché sur le continent africain. D’après le Rapport sur le commerce extérieur de la France de 2021 « alors que la France représentait 7,9 % des exportations en valeur de biens vers l’Afrique en 2010, elle n’en représente plus que 5,4 % en 2018. »

Perspectives et adaptation

Bien que les chiffres indiquent un regain d’activité de l’import de biens et ressources en provenance d’Afrique, la France semble surtout s’intéresser à exporter ou à s’implanter sur ce continent.
Dans cette perspective, les entreprises françaises doivent tenir compte de ce point crucial : même si l’Afrique est souvent considérée comme une seule entité, n’oublions pas que son continent compte plus de 50 pays.
Les similitudes sont certes nombreuses, mais les différences le sont tout autant. La France doit tenir compte de ces réalités, si elle souhaite développer ses parts de marché et s’adapter à la demande et aux besoins propres à chaque pays.
La France doit aussi tenir compte de cette diversité si elle souhaite pallier ses problèmes de ravitaillement.
Les entreprises ont souvent recours à des grossistes lorsqu’elles achètent dans ces régions. Cependant, un contact direct avec des fournisseurs africains leur permettrait de faire des économies sur les coûts de courtage et d’augmenter les profits. Le commerce est également entravé par les conditions commerciales, les réglementations douanières et les différences culturelles souvent divergentes.
C’est pourquoi de nombreuses initiatives politiques visent à former des unions ou des associations de pays afin de faciliter l’échange, l’achat et le transport des marchandises.
En France, les initiatives visant à promouvoir les échanges entre l’Hexagone et le continent africain proviennent d’organismes étatiques et d’organisations faîtières et fédérations d’entreprises et associations.

Voici quelques exemples de projet visant le développement entre la France et les pays du continent africain :

l Initative de BPI France et Business France : programme Accélérateur Afrique

l Comité d’échanges Afrique-France de la Chambre de Commerce et d'industrie de Paris

l La Maison de l’Afrique

l L’AFD : Agence française de développement