Les raisons de la hausse des prix alimentaires

Dans le secteur alimentaire, la Food and Agriculture Organisation (FAO), plus connue ici sous le nom d'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture, suit de près l'évolution des prix. En tant qu'agence spécialisée des Nations unies, elle publie mensuellement l'indice FAO des prix des denrées alimentaires (FFPI).

En février 2024, l'indice FFPI mondial s'est établi à 117 points, marquant ainsi une baisse continue pendant sept mois consécutifs pour revenir au niveau enregistré en février 2021. Cependant, en mars 2024, cet indice a connu une augmentation pour atteindre 118,3 points. Malgré cette augmentation, il était encore inférieur de 9,9 points (7,7 %) par rapport à la valeur correspondante du même mois de l'année précédente.

En France, la tendance à la baisse des prix alimentaires reste timide, comme le confirme l'indice des prix publié par la FAO. Selon cet indice, la valeur de ce baromètre national des prix n'a cessé de grimper de janvier 2020 à janvier 2022, passant de 98 à 144,7 ; et depuis 2023 la baisse se fait progressivement pour désormais se stabiliser aux alentours de 119,1 en avril 2024, soit légèrement au-dessus des chiffres mondiaux. Voici quelques éléments pour mieux comprendre les éléments ayant un impact sur la baisse ou la hausse de cet indice en France :

  •  Céréales : les prix du blé se sont stabilisés malgré des inquiétudes sur les récoltes ; le maïs a augmenté en raison de la demande et des problèmes en Ukraine ; l'orge a également grimpé, et le riz a baissé de 1,8 %.
  • Huiles végétales : l'indice a légèrement augmenté de 0,3 % à 130,9 points. La hausse des prix de l'huile de tournesol et de colza a compensé la baisse de l'huile de palme et de soja.
  • Produits laitiers : le lait écrémé en poudre et le fromage ont baissé, tandis que le beurre a augmenté en raison de la demande stable et des stocks réduits.
  • Viande : la viande de volaille et de bœuf a augmenté en raison de la demande élevée, tandis que la viande porcine a diminué.
  • Sucre : l'indice a chuté de 4,4 % à 127,5 points, 14,7 % inférieur à avril 2023, en raison d'une production abondante en Inde et en Thaïlande, et de meilleures conditions au Brésil.

Ainsi, les raisons de la cherté des denrées alimentaires en France sont multiples :

  •         prix élevés de l'énergie
  •         coût élevé de la vie
  •         coûts de production élevés
  •         prix élevés des engrais et des aliments pour animaux
  •         coûts de personnel élevés (salaire minimum, manque de main-d'œuvre)
  •         grande dépendance vis-à-vis des importations en provenance d'autres pays (mauvaises                  récoltes).
     


Quels aliments seront rares en 2024 ?

Les prix des denrées alimentaires s'orientent généralement selon le principe de l'offre et de la demande. Il est difficile de prévoir l'évolution de la situation : l'expérience de ces dernières années a montré que les mouvements politiques mondiaux peuvent être très soudains et avoir des répercussions fulgurantes sur les marchés internationaux étroitement imbriqués.

Indépendamment des évolutions soudaines, on estime que les prix des denrées alimentaires peuvent augmenter pour les produits suivants :

  • Œufs : en 2023, les prix des œufs ont fortement augmenté en raison de l'apparition de l'influenza aviaire extrêmement pathogène, une maladie virale contagieuse chez les oiseaux.
  • Farine de blé : les coûts du blé et de la farine sont soumis à une forte pression en raison du conflit en Ukraine, de famines généralisées et de graves sécheresses.
  • Riz : comme pour le blé et la farine, l'approvisionnement en riz est menacé par la sécheresse et les conditions météorologiques extrêmes. Par ailleurs, le gouvernement indien a récemment imposé des restrictions à l'exportation du riz, ce qui a par exemple réduit les livraisons de riz aux États-Unis.
  • Viande de poulet : la grippe aviaire affecte non seulement l'approvisionnement en poules pondeuses, mais aussi celui en poulets de chair.
  • Viande de bœuf : la hausse des prix de l'alimentation animale et la pénurie d'eau pourraient entraîner une augmentation générale du prix de la viande de bœuf.
     

L'approvisionnement comme solution pour combattre les prix élevés des denrées alimentaires

L'approvisionnement B2B peut recourir à différentes stratégies pour atténuer l'impact des prix élevés des denrées alimentaires :

  •  Il est possible de négocier de meilleurs prix et conditions avec les fournisseurs grâce à des stratégies d'achat et des négociations efficaces.
  •  Rationaliser les stocks et mettre en place des livraisons juste à temps permettent de réduire les coûts de stockage.
  •  Le cumul des volumes d'achat assure le plus souvent des économies d'échelle qui réduisent les prix d'achat.
  •  Les technologies numériques permettent d'optimiser les processus d'achat en rendant les procédures et les coûts plus transparents, en aidant à la prise de décision et en simplifiant la coopération avec les partenaires commerciaux.

Toutefois, il est important de noter que les mesures exactes peuvent varier d'une entreprise à l'autre, en fonction de leur situation spécifique et des défis auxquels elles sont confrontées.